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Quel Bouquin, ou la balade de 2 profanes dans le monde de la littérature.

Quel Bouquin, ou la balade de 2 profanes dans le monde de la littérature.
  • Adeptes récemment (re)convertis au média papier, au divertissement sans écran, aux aventures tachées d'encre nous souhaitons faire part de nos lectures, à ceux, qui comme nous n'ont pas de notions en Lettres mais qui apprécie les livres.
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4 juillet 2011

Les Oliviers du Négus de Laurent Gaudé, éd. Actes Sud

Les Oliviers du Négus, une surprise. Une excellente surprise pour tout dire. Il s'agit d'un recueil de quatres nouvelles, à la fois toutes différentes et très proches. Les sujets sont très variés mais le thème global est le même ainsi que la permanence dela qualité de l'écriture à la fois intense, puissante et captivante.

La première nouvelle, Les Oliviers du Négus, fait état des blessures à l'âme d'un ancien officier de l'armée italienne sous Mussolini, qui, de retour de campagne en Ethiopie où il a vécu des atrocités et vu des massacres, se coupe du monde des vivants. Marqué par ce qu'il a vu ou fait sous le régime du Duce il idolâtre  la noblesse et la grandeur d'âme de Frédéric II qui jadis a foulé la terre ou il vit, écouter les oliviers qu'il contempla jusqu'à sa mort. Cette nouvelle marque très nettement ce qui sera le fil rouge des suivantes, la mort, sa présence, sa contemplation, exprimée avec un oeilnon pas apeuré mais attentif et lucide.

La deuxième s'intitule le Batard du Bout du Monde. Elle évoque la vie, et la mort d'un général romain fidèle à Rome, fidèle jusqu'à la mort. Celui-ci est envoyé en Grande Bretagne pour défendre les frontières de l'empire, lui ce fils de rien ni personne s'élève en rempart protecteur de son monde. Son déclin signifiera celui de Rome et son retour dans la cité mère, en provoquera la fin. Les tourments de ce légionnaire sont dépeints avec rage, férocité et froideur, de telle sorte que nous attrapons son mal et concevons sa détresse profonde.

Je finirai à terre, la troisième nouvelle, brillante, mêle le fantastique et le dramatique. L'action se déroule durant la première guerre mondiale, un soir un soldat brave le froid pour annoncer suite au décès de son Lieutenant la mort d'un autre homme. Le fermier à qui l'on colporte la nouvelle blêmit et laisse voir une tension extrème. La raison de cette peur dans laquelle nous plongeons avec plaisir est terrifiante, d'autant plus qu'elle vient s'ajouter à la folie humaine de la grande guerre. Dans ce récit la peur transpire des pages et une curiosité presque morbide nous pousse à dévorer ce livre dont le seul défaut est d'être bien trop court.

Enfin, Tombeau pour Palerme, la dernière nouvelle mais pas la moins bonne, un juge est assassiné dans la Sicile de la Mafia, son frère, juge lui aussi reprend le flambeau qui à n'en point douter le mènera a sa perte, lui et peut être d'autres, des innocents, des justes. Ici Laurent GAUDE, malgré le fait que chaque nouvelle soit poignante nous porte littéralement. En effet nous sommes juge, menacé, torturé par la peur qui pousse à renier ses convictions, par la recherche du repos et sur, un jour d'être ray de la carte.

A lire impérativement

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26 juin 2011

Trafic de reliques d'Ellis Peters, éd. Havas Poche

65994319_pLe frère Cadfael, moine jardinier dans une abbaye anglaise profite d'une retraite paisible méritée après une vie mouvementée, de croisades et d'aventures. Se pliant volontiers aux rigueurs de la vie monastique l'ancien Templier conserve son tempérament et sa liberté de penser, s'octroyant de lui même un « droit à la sieste » durant les messes, ou encore privilégiant toujours son libre arbitre et son sens aigu du jugement plutot que de se fier aux injonctions parfois très autoritaires du Prieur de l'abbaye. Ce dernier pétrit d'ambition ne manque pas d'idées pour faire connaître et reconnaître son abbaye bénédictine. Il orchestre avec plus ou moins de talent une expédition pour aller recueillir les les vestiges d'une sainte qui reposent en terre galloise depuis des siècles. Malgré les accords donnés par les autorités légitimes, qu'elles soient religieuses ou civiles le Prieur se heurte à un refus pacifique mais néanmoins déterminé de la population locale.

 

Le noeud de l'intrigue réside dans cette opposition laquelle prenait corps en Rishiart, chef locale droit et loyal qui sera assassiné le lendemain de son opposition publique à l'exhumation de la Sainte Winifred. Les apparences sont à la fois trompeuses et comme dans tout bon polar une enquête officieuse se doit de mettre à jour le coupable.

 

Roman sans prétentions « Trafic de reliques » se base sur une intrigue vite résolue, et dont la solution ultime, sans être dépourvue de rebondissements, repose sur des faits qui frôlent la fantaisie, avec des personnages comme le prieur qui tout au long du récit prouvent leur intelligence et leur capacité de raisonnement et qui vers la fin admettent comme faits acquis des évènements susceptibles de mettre la puce à l'oreille de n'importe quel individu. De la même manière la nécessité que l'histoire se finisse idéalement oblige Ellis Peters à concevoir une justice et des justiciables amnésiques, laissant un braconnier paradoxalement riche, en paix, et un suspect de meurtre fonder un foyer sans être inquiété. Pour conclure, ce polar médiéval plaira sans nul doute aux amateurs du genre mêlant avec simplicité le fantastique et le suspense.

21 juin 2011

Voyage à Motocyclette d'Ernesto Rafael Guevara de la Serna, éd.

Roman construit sur les bases d'une histoire vraie, reconstituée par voie de lettres, de témoignages et d'un journal intime rédigé par celui qui plus tard deviendra « Le Che ». Oeuvre sincère et populaire ce roman, ce carnet de voyage, a servi de base au film de Walter Salles : Carnets de Voyage.

Le Road Movie présente dans l'inconscient collectif l'idée que le vagabond est un rebel, qui ne se fixe pas, qui ne calcule pas, et qui vit au jour le jour. Cette vision n'a jamais été aussi légitime, quand on sait ce que va devenir le protagoniste de l'aventure. Aussi passionnante, excitante que puisse être la vie du Che suite à cette virée, durant celle-ci il est la plupart du temps question de grillades, de nuits froides, de tentatives de squattes, et de chutes en motos. A la lecture du titre nous pouvions nous attendre à des péripéties, sans être héroïques, haletantes, mais il n'en est rien, peu de véritable émotion, peu de tension et quasiment pas d'anecdotes. Il ressort un maigre intérêt du livre dans la mesure ou il n'apparait qu'une forme de répétition, un cycle infini. Le véritable attrait réside dans l'apparence de la naissance de la pensée du Che.

En effet, on y devine les prémices d'une pensée communiste au travers de réflexions qu'Ernesto se fait en contemplant les rapports de classes sociales et desquels il ressort le plus souvent qu'une copie du modèle communiste Russe notamment serait une excellente chose pour que chacun soit heureux de posséder quelque chose, la même chose que son voisin. Plus surprenante est la forme de dégout à l'égard des personnes aisées, ou des conforts pourtant ordinaires que sont les lits, l'accès à l'eau. Dans un premier temps on est amenés à penser que le rejet de ce monde, de ce mode de vie n'est issue que d'une forme de frustration, en effet, Ernesto Guevara parti à l'aventure sans le sous se retrouve le plus souvent à quémander le gîte et/ou le couvert, sa critique systématique du confort semble donc provenir du fait qu'il en est privé. Puis au regard de ce qu'il traverse, en tant que jeune médecin qui visite les léproseries, en tant qu'invité de notables, locaux des bourgades qu'il traverse on devine qu'il se forge une opinion, et au delà une aura. On voit naitre en lui une vocation a porter ses idées, ce qu'il fera tout d'abord en Argentine puis en rejoignant Fidel Castro.

16 juin 2011

The Brooklyn Follies de Paul Auster, éd. Henry Holt et company

paul austerAncien commercial en assurances vie atteint d'un cancer des poumons, Nathan s'installe à Brooklyn pour profiter au mieux de sa retraite malgré quelques ennuis de santé. Amateur de belles femmes il s'englue dans une routine au sein de laquelle il tue le temps en prenant ses repas dans un restaurant médiocre mais dans lequel la serveuse est sublime et en écumant les librairies de son quartier puisqu' amateur de littérature . C'est dans ce train train qu'un jour Nathan rencontre son neveu, Tom, qu'il avait perdu de vue depuis des années, au guichet d'une boutique spécialisée en livres rares. Ils se revoient, recréent un lien qui, jadis, était fort au cours de diners. Jusqu'au jour ou débarque la tornade silencieuse et brillante Lucy, une fillette de neufs ans. Fille de la soeur de Tom, arrivée de Caroline Caroline seule.

Ces retrouvailles marquent le début des boulversements dans la routine bien huilée de Nathan. Progressivement il met, du moins s'efforce de le faire, de l'ordre dans sa vie et contribue à améliorer celles de ses proches. La quête de la mère de Lucy, d'une meilleure vie pour Tom, et de rédemption pour lui dont l'existence passée n'est pas exempte de tout reproche.

En suivant Nathan, et en découvrant avec lui la vie de ce quartier riche en personnes et lieux fidèles à l'idée que l'on a de la vie des quartiers des cités américaine on s'attache véritablement à chacun des personnages, dressés avec une précision et un style hors du commun Paul Auster nous fait entrer dans la vie quotidienne magique d'un homme banal et extraordinaire avec sa manière caractéristique de dépeindre les situations, de transmettre les ambiances et ressentir les sentiments.

A la fois divertissant, léger, sincère, travaillé tout en restant simple c'est un livre plaisant que l'on ne peut que conseiller.

15 juin 2011

Géneration spontanée de Christophe Ono-dit-Biot, éd.Plon

génération spontanéeUn jour de lucidité, certains diront de déprime, Axel, surveillant de baignade se rend compte que passer sa vie au bord d'un bassin à regarder tour à tour les bambins puis le troisième âge faire trempette ne serait qu'un gâchis. Cet éclair de génie il souhaite le partager avec Lorant, son meilleur ami. Ce dernier en couple mais en plein doute quant à sa capacité à rendre heureuse sa petite amie se laisse embarquer dans une folle course à la célébrité, durant laquelle nos deux protagonistes trouvent pour l'un l'amour en la personne de Félicia, productrice de télé-réalité, et l'autre la gloire. Seulement à trop vouloir croquer le monde ils se rendent progressivement compte qu'ils peuvent y perdre leur âme, ou leur âme soeur.

Le livre, est une vraie bouffée d'air frais, bien que parfois cette bouffée est tellement imposante de part les coincidences et l'enchainement des faits que l'on fait de l'hyper-ventilation. Parfois tirée par les cheveux cette histoire est agréable, et témoigne de ce que représente le graal de la célébrité de nos jours, dépeignant bien que de manière fictive des comportements qu'il nous est facile d'imaginer comme réalistes.

Ceci étant malgré le divertissement apporté les vingts dernières pages sont un peu trop abruptes, on dépasse largement le tourbillon, c'est un cyclone poussé, voire poussif qui laisse quelque peu amère

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2 mai 2011

Parle leur de batailles, de rois, et d'éléphants de Mathias Enard, éd. Actes Sud

Parle_leurMichelange suite aux sollicitations, par gout du défi et un besoin de changer d'air s'engage dans un projet titanesque qui est de bâtir un pont sur le bosphore. Au delà de l'ouvrage qui asssurerait au sculpteur le renommée et si besoin en était, une place parmi les grands noms des artistes ayant marqué leur époque et les suivantes, Michelange souhaite dépasser le maitre Léonard de Vinci qui s'est, avant lui penché sur la question, en vain. L'aspect historique, notamment développé au travers du rapport entre les civilisations catholique et musulmane et l'omniprésence papale dans les pensées de l'artiste, est extremement enrichissant et documenté mais n'est pas l'aspect le plus réussit du livre.

Ce qui ressort de ce livre c'est l'ambiance, on se promène sur les marchés, on se perd dans les ruelles de Constantinople, on assiste aux fastueuses soirées des dignitaires de la ville. Les descriptions, les mouvements, les odeurs, tout nous pousse a nous perdre dans la ville avec un plaisir indéfinissable. Mathias Enard nous prend par la main à notre plus grand bonheur, c'est a souhaité ne pas voir la dernière page venir.

29 avril 2011

Adieu Jérusalem d'Alexandra Schwartzbrod, éd. Stock

arton17770_acac5Polar prometteur, dont le fonds mêle à la fois la religion, les armes chmiques, le conflit au moyen orient, le tout mixé pour produire un scénario catastrophe on ne peut plus inquiétant. Les faits sont assez simples, un jeune pèlerin russe exposé à l'explosion d'un centre de recherche scientifique russe gagne La Mecque pour y accomplir le grand pèlerinage. Cet évènement traditionnellement sous tension se voit alors entaché d'une épidémie, dont on ne connait pas l'origine. La panique, la paranoia ont pour effet d'élir les Juifs comme bouc émissaires ce qui jette de l'huile sur un feu omniprésent en Israel. Pour ne rien arranger, car en l'espèce ce livre est un concentré de mauvaises nouvelles, de catastrophes et de coincidences morbides, le maire de Jérusalem est un mafieux notoire exerçant une réelle influence sur le premier ministre de l'Etat Hébreux dont le seul but est de mettre à la porte tous les arabes Israeliens.

Extremement divertissant Adieu Jérusalem monte très vite en pression, au point même de paraitre absolument fantaisiste par instants, reste très haut en suspens et....et voilà, il n'y a pas vraiment de chute. Si laisser un roman ouvert pour aider le lecteur à developper son imagination alors ce livre vous rendra plus imaginatif que vous ne l'avez jamais été. Il est très clair que l'on reste sur sa faim, est ce l'absence de chute ou le talent d'écriture d'Alexandra Schwartzbrod ? A chacun de se faire son opinion. De notre coté nous le retiendrons comme étant divertissant plus qu'enrichisant, ce qui n'est déjà pas si mal.

26 avril 2011

Purge de Sofi Oksanen, éd Stock

purgeLe roman débute et s'annonce comme une longue saga familiale quelque peu décousue entre l'Estonie et la Russie couvrant la période allant de la seconde guerre mondiale à la chute du mur de Berlin. Des histoires banales, de provisions pour l'hiver, de camps de travails pour les prisionniers politiques envoyés en Sibérie.
Il n'en n'est rien, loin de là, ce qui parait un simple roman apparait au fil des pages, de plus en plus prenantes, un véritable coup de coeur. L'intrigue est, si ce n'est complexe, pour le moins recherchée et menée d'une main de maitre, les sauts dans le temps sont légions mais ne nous sement pas dans le trouble, au contraire ils aident à aiguiser l'intéret, le suspense et la compréhension progressive.

Toutes les critiques élogieuses que nous avons pu lire au sujet de l'auteur et de ce livre sont amplement méritées, voir légèrement un ton en dessous de ce qu'elle mériteraient. A lire, vraiment.

17 mars 2011

Les Rajah Blancs de Gabrielle Wittkop, éd. Verticales

9782070125784Epopée d'une dynastie tout au long d'un siècle consacré, au sein des états occidentaux, à la colonisation .  Les Rajahs Blancs  dépeint les vies des trois Rajahs Brooke, originaires du Royaume Unis et qui tentent d'administrer, de défendre, de développer la province de Sarawak. Tout commence lorsque James Brooke quelque peu opportuniste fait sa place au soleil et s'impose de l'autre coté du globe, au milieu du 19e siècle comme un souverain à part entière. N'ayant de cesse de s'étendre, de se défendre, d'organiser son royaume James Brooke lutte contre les ennemis tant intérieurs qu'extérieurs tout en mettant sur pieds l'avenir de sa descendance.
L'ouvrage connait selon  nous  deux point forts majeurs. Dans un premier temps un vocabulaire, riche varié et toujours utilisé à bon escient. C'est suffisamment rare pour être relevé comme étant une prouesse. Ici, on dépasse les traditionnels 250 mots de vocabulaire, Gabrielle Wittkop nous force même a prendre en main notre Petit Robert et c'est tout à fait appréciable. Le second réside dans une documentation, dans une richesse en matière de données géographiques, historiques, sociales incroyable. Nous ne pouvons que constater ébahis le travail impressionnant réalisé.
Ceci étant ce livre n'en demeure pas moins relativement dur à lire, loin d'être haletant l'univers proposé est tellement riche qu'il peut, à l'image d'une jungle décrite au sein de l'oeuvre, paraître impénétrable. La multiplicité des noms propres, titres localités, détails font que le récit est par moment, si ce n'est ennuyeux, à tout le moins dur à suivre.
Ce livre est donc  des plus enrichissant mais en même temps un peu trop dense. Un bon défi lecture en somme.

9 mars 2011

Corpus Delicti de Juli Zeh, éd. Actes Sud

9782742792191_1_75Juli Zeh est une écrivaine allemande que nous ne connaissions pas jusque là et qui s'est révelée tout à fait suprenante. Un véritable univers nouveau nous est présenté là. Pour faire bref il est question d'une société dans un futur pas si lointain dans laquelle les mesures d'hygiène sont extrêmement draconiennes. La santé de tous est la préoccupation majeure du régime en place en témoignent les lois obligeant à un quota de sport par jour, à faire des prélèvements des eaux, de l'air des habitats qui eux aussi sont établis selon un schéma de pensée qui s'articule autour du bien être commun. Le seul autre soucis de l'autorité publique étant le maintien de cette autorité. Deux préoccupations majeures et au coeur de toute l'intrigue, douée de rebondissements qui ne peuvent être anticipés, d'une chute on ne peut plus brillante.
Selon nous ce livre est à lire, toutefois mieux vaut être préparer à une immersion totale dans ce monde imaginé par Juli Zeh. Monde étouffant et décrit avec un sens poussé du détail qui peut parfois amener à une sorte de saturation du lecteur. L'excès de ce réalisme futuriste peut être déstabilisant ou conduire à des incompréhensions, ceci étant la chute et plus généralement l'intrigue qui nous tient en haleine au long du récit vaut bien quelques passages délicats.

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